L’oreille est bonne conseillère

En se relisant à haute voix, on entend des choses que l’oeil ne voit pas. C’est très utile pour fluidifier son écriture.

Je donne à mon neveu qui est en Terminale des cours particuliers d’anglais. Au programme du Bac, il y a une épreuve de compréhension écrite. Je lui demande donc de lire un texte, à haute voix.

— Alors, qu’est-ce que tu as compris ?
— Euh, pas grand chose…
— Mais encore ?
— En fait, quand je lis à haute voix, je ne comprends rien.

Et c’est vrai. Son cerveau est tellement accaparé par l’effort d’énonciation de cette langue imprononçable qu’il n’a plus de ressource pour décoder le sens du texte.

Voilà pourquoi il est si utile de se relire à haute voix. Cela revient à se mettre à la place d’un lecteur qui n’accordera à votre texte qu’une petite part de son attention. Il a d’autres soucis en tête. Il est pressé.

Faites l’exercice. Dès que vous hésitez ou que vous buttez sur un mot, vous pouvez être certain que votre phrase présente un défaut. Votre lecteur sera contrarié de devoir la relire. Plus probablement, il continuera sa lecture sans comprendre, comme mon neveu son texte en anglais.

Quand vous, auteur, commencez à ressentir les premiers signes de l’ennui, votre lecteur est déjà passé à d’autres occupations. À moins que, obligé de vous lire, il n’ait commencé à vous maudire. Vos oreilles sifflent ? C’est lui !

Avant de boucler un texte, relisez-le à haute voix. À la moindre hésitation, identifiez le problème et corrigez-le.


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