Écrire à ma cliente idéale

En juillet 2019, j’ai entièrement refait mon site internet.

En partant de cette question de base « À quoi sert-il ? » je suis rapidement arrivée à cette règle universelle : écrire pour être lu commence par se mettre à la place du lecteur.

Pas n’importe lequel, of course, tout est là. Mais une fois ce lecteur cible défini, les choses se sont enchaînées assez naturellement. Voici comment.

1) À quoi sert ce site ?

Mon objectif, avec ce site, n’est pas d’attirer des visiteurs par dizaines de milliers. Être bien référencé par les moteurs de recherche est important, mais ce n’est pas ma préoccupation n°1.

Ma préoccupation n°1 est que mon client idéal, arrivé sur mon site par le bouche-à-oreille, un réseau social ou un moteur de recherche, ait envie de m’appeler pour discuter d’une mission.

Mon ou plutôt MA cliente idéale… En anglais, c’est souvent le pronom she qui est employé désigner le client en général, alors pourquoi pas elle ? Appelons-la CLID.

2) Qui est CLID ?

Mon site est donc fait pour CLID, mais comment la définir ?

Inutile de chercher trop loin. La seule chose que je puisse dire avec certitude c’est que CLID est cette personne qui recherche justement ce que je propose et avec qui je peux m’attendre à une collaboration efficace et agréable.

L’intérêt de présenter les choses ainsi, c’est que cela m’oblige à définir mon offre avec BEAUCOUP de soin et à faire le choix d’un positionnement spécifique, comme on le verra au point 4).

Mais voici qu’il faut retenir pour le moment : il existe un nombre très suffisant de CLID, à condition qu’elles se reconnaissent en visitant mon site. Tout l’enjeu de sa conception est là.

3) Que vient faire CLID sur mon site ?

Je ne dois pas me tromper beaucoup en disant que CLID est venue chercher de l’information et se faire une impression à mon sujet.

Plus précisément, elle veut savoir :

  • Si je saurai répondre à son besoin
  • Si nous allons nous entendre.

Sachant cela, j’ai conçu pour elle mes deux rubriques corner stone (pierre angulaire). Comment j’écris pour vous et À mon sujet répondent directement à ses questions.

Cette structure est hyper-visible : dans le menu de navigation en en-tête, sur la page d’accueil et dans la colonne verticale présente sur toutes les pages.

4) Va-t-elle reconnaître ce qu’elle cherche ?

Si CLID est ma cliente idéale, alors, par construction :

  • Elle a des choses à exprimer sur son entreprise, son projet, sa stratégie ou encore son expertise
  • Elle se doute que ce ne sera pas facile, d’où la recherche d’une aide, d’un service.

Un service qui devra être fiable, parce que les enjeux sont importants pour elle et parce qu’elle dispose de peu de temps. CLID va donc chercher à vérifier que je peux lui apporter cela.

Si je lui réponds que je produis des contenus qui peuvent s’adapter à des tas de formats différents dans une écriture plutôt journalistique, ce n’est pas faux, mais elle aura du mal à se projeter dans une éventuelle collaboration.

J’ai voulu être beaucoup plus spécifique :

Soit CLID se reconnaît dans ces spécificités et mon but est en partie atteint, soit ce n’est pas le cas et alors elle n’est pas CLID : je n’ai donc rien perdu à annoncer clairement la couleur.

5) Pourquoi travaillerait-elle avec moi ?

Justement parce qu’elle recherche une collaboration bien plus qu’un produit fini, CLID a besoin de savoir à qui elle a affaire.

Je lui démontre assez facilement, par mon parcours et mes références, que je comprends ce qu’elle fait. Si elle cherche une spécialiste des biotechnologies, alors elle n’est pas CLID.

Plus délicat : comment lui inspirer confiance en tant que personne ? Une erreur classique consiste à adopter un ton professionnel, c’est-à-dire impersonnel, et un discours promotionnel, c’est-à-dire conventionnel.

On ne peut pas plaire à tout le monde et si je ne plais pas à CLID, alors elle n’est pas CLID.

À partir de là, il devient naturel d’employer la première personne du singulier, de publier des articles de blog où interviennent des histoires personnelles, de revendiquer une « soif de sobriété », et même d’afficher une plateforme de marque.

NB : Normalement, une plateforme de marque n’est pas faite pour être affichée, mais je trouve utile de le faire. Cela me permet d’expliquer ce qu’est cet outil que j’aime bien utiliser, et j’ai remarqué que cette page était très lue sur mon précédent site.

6) Peut-elle me croire ?

À supposer que tout ce qu’elle lit lui parle, CLID va-t-elle me croire sur parole ?

Elle se fiera principalement à l’impression générale retirée de quelques minutes de navigation sur le site. Si cette impression renforce le propos, sa confiance sera plus haute que dans le cas contraire.

Laissons de côté les questions esthétiques (goût, modes, conventions). Ce qui compte, c’est la sémiotique, le sens : comment les images, le design graphique, le style d’écriture, l’ergonomie, la navigation confirment-ils ce que je raconte ?

Je vous laisse en juger !


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